Les problèmes de compétences et de propriété intellectuelle freinent la démocratisation du BIM

Le BIM devient incontournable dans le domaine de la construction, quelle que soit l’envergure du projet. Pour tous les corps de métier, une montée en compétences s’impose pour maîtriser non seulement l’utilisation des outils de modélisation, mais également les processus qui y sont associés. Même les non-experts doivent savoir au minimum consulter la maquette.

Un outil indispensable pour tous les acteurs, experts et non experts

Pour de gros projets comme pour des projets plus modestes, la maquette numérique regroupe toutes les données utiles, qui s’enrichissent à chaque étape de messages et d’annotations diverses. Ce système collaboratif permet un gain de temps et d’efficacité conséquent, notamment en termes de partage d’information et de documents, de communication entre les différents intervenants, d’anticipation des éventuels problèmes, de suivi de l’avancée du projet.
Si les professionnels du bâtiment notent une forte hausse des projets BIM, des réticences demeurent, essentiellement liées à un manque de sensibilisation quant aux avantages de recourir à ce nouvel outil, mais aussi le manque de compétences en la matière de certains corps de métier.

Une nécessaire montée en compétence pour tous les acteurs, jusqu’à la phase d’exploitation

Aussi, en 2018, démocratiser l’approche devient un enjeu essentiel pour que les non-experts aussi puissent visualiser la maquette à défaut de savoir la créer ou y apporter des modifications. C’est le cas des géomètres, des économistes, des professionnels de la maintenance dans le cadre de la gestion de la maintenance assistée par ordinateur (GMAO) ou de l’exploitant pour optimiser la Gestion Technique de Bâtiment (GTB). L’usage de la maquette facilite l’identification des éventuels travaux à réaliser, à intervenir rapidement en cas d’alarme ou détection de présence.
Des formations existent pour acquérir une expertise BIM basique ou avancée, par exemple auprès du Cnam, de l’Afnor ou de l’Afpa. En outre, les plateformes collaboratives s’améliorent constamment. Les interfaces sont plus accessibles aux profanes, la visualisation en ligne est plus fluide, et les téléchargements des modèles 3D ne présentent pas de difficulté majeure. Enfin, des logiciels « passerelles » et plugins se multiplient sur le marché, pour des échanges et une collaboration optimisés entre les équipes.

L’enjeu de la propriété intellectuelle et de la sécurité des fichiers

Un frein majeur à un large déploiement du BIM demeure : la peur de perdre le droit d’auteur sur ses fichiers en partageant la maquette, notamment lorsque le projet est encore à un stade peu avancé.
En effet, les outils existants, malgré des étapes de validation et un système de signatures numériques, ne suffisent pas à rassurer tous les acteurs quant à la question de la sécurité. Ils sont d’ailleurs nombreux à plébisciter un dispositif indépendant de la maquette numérique afin de garantir une meilleure protection des données.
C’est l’une des conditions indispensables pour accélérer la généralisation du BIM et parvenir rapidement au BIM 3 ou iBIM, c’est-à-dire un travail collaboratif sur la même maquette avec synchronisation en temps réel.