Lorsque le maître d’ouvrage ne dispose que de plans papier non mis à jour de l’immeuble, mais qu’il veut tout de même avoir à sa disposition une maquette numérique pour faciliter le pilotage des travaux, la meilleure solution consiste à réaliser une modélisation de l’existant via un relevé 3D.
Comment ça marche concrètement ?
Générer un modèle tridimensionnel d’une structure existante se déroule en plusieurs phases.
1) La première étape consiste à numériser le bâtiment sous la forme d’un nuage de points. Pour cela, deux méthodes existent :
- La photogrammétrie. Il s’agit de reconstituer le relief de l’environnement à partir d’une série de photographies prises de différents points de vue.
- La lasergrammétrie. Un scanner 3D tourne sur lui-même en balayant l’espace à l’aide d’un faisceau laser. Ceci permet l’obtention d’un nuage de points de la scène.
2) La seconde étape consiste à extraire du nuage de points un modèle 3D du bâtiment. Pour ce faire, les techniciens utilisent des logiciels de modélisation spécifiques qui permettent de créer des surfaces à partir de ces points.
Des caméras 3D capables de modéliser directement l’environnement observé sont toutefois disponibles dans le commerce. Mais à ce stade, l’idéal serait de pouvoir garder la main sur la modélisation.
3) Une fois la maquette numérique de l’existant créée, il suffit de l’importer dans un logiciel de BIM classique pour pouvoir l’exploiter, et profiter ainsi de multiples possibilités :
- simuler des travaux d’extension dans le but d’anticiper les différentes problématiques susceptibles de survenir au stade de la réalisation ;
- coordonner les interventions des différents corps de métier engagés dans le chantier ;
- faciliter la circulation des données à toutes les étapes de l’avancement du projet et entre les différentes parties prenantes, etc.
Les points négatifs
Malgré ses nombreux avantages indéniables, la modélisation BIM de l’existant montre certaines limites. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle ne sera jamais aussi efficace qu’une création ex-nihilo (maquette numérique DOE), notamment pour la numérisation des ouvrages invisibles tels que les canalisations ou les systèmes d’aération.
S’il est possible de rendre certains ouvrages temporairement apparents (en retirant par exemple le faux plafond pour permettre au scanner 3D de numériser le plénum), d’autres semblent par contre difficiles, voire impossibles à révéler.
À noter : plus qu’un simple modèle virtuel, une maquette numérique intègre également des compléments sémantiques décrivant les autres éléments de la scène.