La démolition et la déconstruction constituent les principales solutions mises en œuvre pour la destruction partielle ou totale d’un bâtiment. Les entreprises spécialisées dans ces opérations doivent tenir compte de divers paramètres pour choisir la méthode la plus adaptée. Et dans une optique de préservation de l’environnement, celle qui génèrera le moins de déchets et de polluants sera privilégiée.
A – Quelle différence entre démolir et déconstruire ?
Le but de ces deux opérations est le même puisqu’il s’agit de détruire entièrement ou partiellement un édifice. Cependant, la différence entre les deux méthodes se trouve dans les moyens déployés.
En principe, la démolition représente une option assez extrême, mais rapide, avec des solutions radicales comme l’emploi d’explosifs, également appelée foudroyage.
La déconstruction, pour sa part, fait appel à des moyens moins impressionnants et plus méthodiques. Parmi ceux-ci, l’utilisation de pelles à bras et autres machines pour « démanteler » ou grignoter les ouvrages.
Le choix de la technique qui sera mise en œuvre dépendra essentiellement du type de bâtiment à détruire.
L’usage d’explosifs peut être plus indiqué pour les grands immeubles de plus de 10 étages, les constructions « techniques » et les sites contraints.
Le recours à la MOE en déconstruction est préférable pour les structures situées en milieu urbain et s’applique pour une destruction partielle.
La gestion des déchets peut aussi représenter un élément important dans le choix de la méthode de démolition.
B – Valoriser les déchets avec la déconstruction sélective
La gestion des déchets fait aujourd’hui partie des priorités des autorités dans le cadre de la préservation de l’environnement et de la transition énergétique.
Or, plus des trois quarts des déchets produits dans l’Hexagone seraient issus du secteur de la construction, notamment des opérations de destruction.
La démolition par explosion fait aussi l’objet d’un curage préalable permettant une revalorisation des déchets et une optimisation du recyclage des bétons ou des aciers.
La déconstruction permet de récupérer certaines matières premières ou des parties de la construction qui peuvent être recyclées ou réutilisées. Raison pour laquelle elle est aujourd’hui recommandée et privilégiée lorsque la situation le permet.
De plus, selon un expert de la déconstruction, la déconstruction sélective offre la possibilité de réduire de manière drastique les déchets provenant des secteurs du bâtiment et de la construction.
Plusieurs acteurs de ces secteurs ont pris les mesures qui s’imposent pour se conformer aux dispositions de la loi sur la transition énergétique relative à la valorisation des déchets :
- le projet Recybéton ;
- le centre de revalorisation de la laine de verre Isover ;
- la signature de la charte de gestion des déchets des membres de l’AFIPEB ;
- la démarche « Zéro déchets » de Bouygues Bâtiments France Europe ;
- etc.