L’adoption du BIM par les bailleurs sociaux progresse

BIM et logements sociaux

Le BIM gagne du terrain dans le monde du logement social. Il est utilisé pour la conception et la construction ou la rénovation d’un bâtiment, son exploitation et sa maintenance, jusqu’à sa déconstruction. À l’occasion du dernier Congrès HLM, deux acteurs majeurs du secteur, 3F et 1001 Vies Habitat, ont partagé leurs expériences du recours à l’outil.

Les avantages du recours au BIM pour les bailleurs sociaux

Le recours à la maquette numérique dans le BTP présente de multiples avantages.

  • D’une part, l’entreprise gagne en efficacité : aussi bien les délais que les risques de défauts sont réduits et la communication entre les différentes parties prenantes est plus fluide.
  • D’autre part, elle peut estimer ses besoins au plus près, ce qui permet de réaliser des économies substantielles sur les matériaux et les autres dépenses, mais aussi sur la maintenance.

Conscients des enjeux et des atouts de la conception digitale, 3F et 1001 Vies Habitat intègrent le BIM à toutes les étapes du processus depuis la conception jusqu’à la démolition d’un bâtiment.
Toutefois, malgré des expériences positives, les deux structures estiment que l’obtention de résultats probants est conditionnée à la fixation d’un nombre limité d’objectifs pour chaque opération. Elles recommandent par conséquent aux maîtres d’ouvrages qui envisagent d’expérimenter la conception numérique de ne pas chercher immédiatement à en faire un outil global.

Vers le 100 % BIM à compter de 2020 pour 3F

Pour 3F, filiale du groupe Action Logement, l’expérience a commencé en 2015, et depuis septembre 2017, son utilisation est systématique pour tout projet en conception-réalisation. Actuellement, l’organisme gère 25 opérations dans le neuf et dans l’ancien à réhabiliter pour un total de 2 641 logements sociaux.
Par exemple, dans le cadre d’un récent projet de rénovation mené conjointement avec la plateforme Tipee, l’organisme a combiné la maquette à un algorithme d’IA qui puise dans une base de données des équipements et de leurs prix respectifs. En faisant varier certains paramètres, il est possible d’obtenir différents scénarios pour améliorer notamment la performance énergétique tout en minimisant les coûts.
Preuve de sa satisfaction et de son engagement sur la question, 3F a signé la charte « Objectif BIM 2022 » avec le ministre de la Cohésion des territoires, qui vise à lancer 100 % de ses futures constructions neuves en BIM à partir de 2020.

Des retours positifs pour les projets en BIM de 1001 Vies Habitat

De son côté, 1001 Vies Habitat, a pu collecter grâce à la maquette numérique, l’ensemble des informations concernant un ensemble de bâtiments. Le bailleur social a ainsi pu se constituer un « référentiel patrimonial et foncier » complet et fiable. L’objectif est d’accélérer le passage à la phase de travaux tout en maîtrisant les coûts.
L’organisme s’est également appuyé sur le BIM pour la démolition d’un HLM composé de 675 logements dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV) des Yvelines. Le chantier a produit 89 000 tonnes de déchets, dont le traitement a été simplifié par l’outil. La connaissance de la géométrie et des différentes caractéristiques de la construction ont permis d’identifier, de localiser et de quantifier précisément les matériaux, dont les matériaux et produits dangereux tel que l’amiante. Ces données lui ont permis d’éviter un déblaiement et un remblaiement, avec les charges correspondantes.