Le Haut Conseil pour le Climat (HCC) a publié son quatrième rapport annuel sur le climat le 29 juin dernier. Si l’autorité confirme la diminution des émissions de gaz à effet de serre (GES) en France entre 2005 et 2021, elle juge les actions actuelles insuffisantes. Elle déplore ainsi une aggravation des effets du changement climatique due à l’influence humaine et appelle à davantage d’efforts pour espérer atteindre les objectifs fixés pour 2030.
Baisse confirmée des émissions de gaz à effet de serre
Selon le HCC, les volumes de GES émis en France en 2021 s’élèvent à 418 millions de tonnes en équivalent CO2. Ces chiffres sont inférieurs de 3,8 % à leur niveau de 2019, mais en hausse de 6,4 % sur un an à cause de la reprise de l’activité post-pandémie. En moyenne, entre 2019 et 2021, les émissions affichent une décroissance annuelle de 1,9 %, un chiffre légèrement supérieur à celui constaté sur la période 2010-2019 (-1,7 % par an).
Tous les secteurs désignés comme les plus polluants ont réalisé des progrès notables en matière de réduction de leur impact environnemental. Si la transition est en très bonne voie pour le BTP, l’énergie et l’industrie, la diminution des gaz à effet de serre dans les domaines de l’agriculture et des transports reste à confirmer.
Malgré ces avancées, le Haut Conseil souligne dans son rapport un net retard par rapport à l’objectif ambitieux de neutralité carbone fixé dans le cadre des accords de Paris. En effet, les chiffres de 2021 montrent que le taux de baisse n’est que de 23,1 % alors que l’État s’est engagé à faire reculer de 40 %le volume de CO2 émis entre 1990 et 2030.
De plus, les objectifs climatiques pourraient augmenter à au moins 55 % à l’horizon 2030 si les nouvelles réglementations européennes sont adoptées par Bruxelles. Tous les secteurs économiques en France devraient alors se lancer dans une « accélération sans précédent » des actions de lutte contre le réchauffement climatique.
Une nécessaire adaptation de la SNBC pour atteindre les objectifs climatiques
Le HCC pointe également du doigt l’inadéquation des orientations inscrites dans la Stratégie nationale bas carbone (SNBC) afin d’arriver à une économie bas carbone. Des ajustements ont été apportés en 2021 :
- le pilotage de l’action écologique est centré sur le Premier ministre ;
- certains ministères disposent de leur plan d’action climat.
Sur 25 orientations, seules 6 d’entre elles sont liées à des mesures appropriées, et 4 sont jugées en total décalage avec la SNBC. C’est notamment le cas du développement des énergies renouvelables dans l’agriculture et de la rénovation des bâtiments. Pour davantage d’efficacité, le Haut Conseil recommande de se baser sur les règles européennes renforcées et de privilégier les mesures favorisant la sobriété énergétique des infrastructures et des usages. Elle préconise en outre la déclinaison des dispositions globales de la loi climat en décisions opérationnelles, et la remobilisation de la diplomatie française autour de l’enjeu climatique.