Incendies de forêt : la qualité de l’air intérieur, un enjeu de santé publique

Les incendies de forêt qui ont ravagé le Canada ces derniers mois, et leurs conséquences dramatiques sur l’environnement et les personnes soulèvent de multiples questions. La qualité de l’air dans les bâtiments fait partie des principales préoccupations des experts, qui anticipent une multiplication de telles catastrophes au cours des prochaines années.

Fumée des deux de forêt, un danger pour la santé, surtout en intérieur

D’ici 2030, les experts anticipent une multiplication de 25 % des feux de forêt. Pour eux, les effets subis dernièrement par le Canada, notamment l’impact des fumées sur la santé des habitants, démontrent la nécessité de garantir la qualité de l’air.

Ils affirment en effet que les petites particules, incluant la fumée, ont un degré de nocivité très élevé pour la santé publique, comparativement à d’autres polluants. En pénétrant profondément dans les poumons, elles sont à l’origine de maladies graves, telles que l’asthme, les maladies cardiaques et les cancers.

La qualité de l’air intérieur est particulièrement préoccupante, puisque les individus de tous âges passent des heures dans des bâtiments (bureaux, écoles, commerces…). Pour les experts, il s’agit du « principal risque environnemental pour la santé ». Or, ceux-ci entrainent entre autres une hausse de l’absentéisme, une baisse de productivité, une dégradation des relations interpersonnelles.

Une réglementation à renforcer pour améliorer la protection des personnes

Pourtant, il semble que les réglementations en vigueur à l’intérieur des espaces publics clos ne suffisent pas à empêcher la circulation des particules fines. Au Canada, par exemple, parmi la diversité de réglementations appliquées par les juridictions fédérales et provinciales, aucune n’exige l’utilisation de filtres HEPA (à particules à haute efficacité) ou ceux offrant une valeur de rapport d’efficacité minimale (MERV) égale ou supérieure à 13. Pour l’heure, le niveau minimum de filtration imposé est limité au MERV-8, inefficace contre les polluants extrêmes comme la fumée des feux de forêt.

Certes, de nombreuses organisations ont pris l’initiative d’accroitre la performance de leurs systèmes actuels. Cette démarche s’est répandue depuis la pandémie de COVID-19, en prévention des maladies transmissibles. Toutefois, les professionnels plébiscitent la mise en place de normes plus sévères et harmonisées pour la ventilation des établissements recevant du public (ERP).

À ce titre, ils préconisent d’imposer une évaluation des moyens d’aération et l’installation de systèmes mécaniques de chauffage, ventilation et conditionnement de l’air (CVCA) dans les édifices publics et les institutions. Ils souhaitent également que les filtres MERV-13 ou supérieur deviennent une obligation au lieu d’une simple recommandation, afin d’éliminer les particules fines et maximiser la protection des personnes.

Pour eux, la QAI constitue un enjeu, non plus individuel, mais sociétal. Les autorités de la santé publique doivent renforcer leur communication sur les avantages de l’amélioration de la qualité de l’air.