18Considérée depuis longtemps comme une substance dangereuse, la silice est classée cancérigène par une Directive européenne depuis 2017. Pour le secteur BTP, cela implique la mise en place de méthodes de travail plus sécurisantes, en limitant autant que possible les expositions sur le chantier.
A – Une poussière très dangereuse, et pourtant présente sur quasiment tous les chantiers
La silice cristalline alvéolaire se présente sous la forme de poussière très fine capable d’entrer dans les poumons et de se coller aux alvéoles. Elle cause de nombreuses maladies, notamment la silicose qui est une fibrose pulmonaire irréversible. Elle possède également des effets cancérigènes avérés selon le Centre international de recherche contre le cancer (Circ).
Au total, 25 maladies professionnelles liées à la silice ont été répertoriées en 2016. La majorité de ces pathologies sont à effets différés. Autrement dit, elles peuvent se manifester plusieurs années après l’exposition, et continuer à faire des ravages même si le travailleur n’inhale plus de poussière de silice.
Cette substance est présente dans les principaux matériaux utilisés dans la construction, comme :
- le béton ;
- le granit ;
- les carrelages ;
- le ciment.
Les travailleurs effectuant la découpe et le ponçage de béton sont les plus exposés. La plupart des maladies professionnelles sont répertoriées dans la phase des gros œuvres.
B – Vers des techniques non émissives et un contrôle plus fréquent
La prévention des risques liés à la silice cristalline passe par une méthode de travail qui limite les émissions de poussière. Les entreprises BTP ont déjà utilisé certaines techniques pour réduire l’exposition des travailleurs, notamment :
- l’humidification ;
- et l’aspiration à la source.
Cela permet de respecter la valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP) imposée par la directive européenne, à savoir 0,1 mg/m3 pendant 8h. Le caractère cancérigène de cette poussière minérale invite également à effectuer un diagnostic de silice cristalline.
Cette substance devrait faire l’objet d’une gestion similaire à celle des dangers de l’amiante. Les grandes constructions bénéficient généralement d’un bon suivi réglementaire, mais les chantiers de courte durée sont plus problématiques.
Outre les gros œuvres, il existe d’autres types de travaux où l’exposition à la silice est particulièrement élevée. C’est le cas des chantiers de revêtement de chaussées, qui a fait l’objet d’un guide spécifique publié en 2016 par les organisations professionnelles des travaux publics.
L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a également émis un rapport d’étude à la suite d’une alerte lancée sur la dangerosité des pierres reconstituées utilisées pour le revêtement en cuisine et de salle de bain.