L’industrie est l’un des secteurs les plus polluants en France, en générant près du cinquième des émissions de gaz à effet de serre (GES) totales. Dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, elles doivent réduire ce volume de 35 % à l’horizon 2030. Les acteurs du marché ont commencé à investir pour décarboner leur production et sont disposés à adopter des solutions de rupture.
Avancée de la décarbonation des industries françaises
Les émissions de GES des industries françaises proviennent principalement de la chimie, la métallurgie et les minéraux non métalliques. Toutefois, dans toutes les branches, la décarbonation est en marche et s’impose même pour les clients comme un critère de sélection de leurs fournisseurs.
Ces conclusions sont issues d’une enquête commandée par Certinergy Solutions à Infopro Digital Études. Pour l’occasion, l’institut a interrogé 110 décideurs issus des domaines des transports, de la construction, du métal, du génie civil. L’étude visait à déterminer leur stade d’avancement dans la mise en œuvre de stratégies bas carbone.
Et les résultats sont encourageants, puisque bon nombre des sondés ont initié des actions pour descendre en dessous de la limite des 53 Mt CO2 eq d’émissions de GES avant l’échéance de 2030. 61 % d’entre eux indiquent avoir effectué un bilan carbone. Quatre entreprises sur 10 parmi elles ont défini une politique bas carbone. 85 % prévoient une décarbonation de l’ensemble de leurs sites français pour 69 % ou sur un seul pour 16 %.
Intérêt croissant pour les innovations de rupture
Dans 79 % des cas, la décarbonation des industriels est décidée par la direction dans un objectif de sobriété pour 62 %, contre 55 % qui visent une plus grande efficacité opérationnelle et l’accroissement du rendement énergétique des équipements. D’autres visent l’éco-conception et le zéro déchet, la mobilité de leurs collaborateurs, une gestion plus propre et plus durable des approvisionnements et du transport de marchandises.
Diminuer la consommation énergétique est le premier objectif bas carbone pour 63 % des décideurs industriels. Suit l’obligation de répondre aux nouvelles exigences des clients et partenaires en matière d’engagement RSE. Dans cette optique, 73 % des répondants déclarent avoir instauré des indicateurs destinés à mesurer les émissions de CO2 et près d’un tiers ont sollicité un cabinet spécialisé pour les accompagner dans le déploiement de leur stratégie.
En ce qui concerne les solutions, plus d’un sondé sur deux mise sur l’évolution d’un produit existant plutôt que son remplacement. L’autre moitié affirme cependant être ouverte à l’utilisation d’innovations de rupture. Le flou demeure cependant en termes de rentabilité de ces actions. Pour preuve, plus de 33 % des personnes interrogées n’ont pas d’idée précise sur la question. Selon 42 % des répondants, le retour sur investissement se fait en moins de dix ans.