Bilan et enjeux de la rénovation énergétique des logements individuels

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Deux récentes enquêtes livrent des enseignements intéressants relatifs aux avancées en matière de décarbonation et de rénovation dans le domaine du bâtiment. L’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) a en effet réalisé un sondage baptisé « TREMI », portant sur les travaux de rénovation dans les habitations individuelles. De son côté, l’Institut du Développement Durable et des Relations Internationales ou IDDRI a rendu son rapport concernant l’état d’avancement de la transition bas carbone en France.

Bilan mitigé pour les travaux de rénovation énergétique des maisons individuelles

D’après l’étude TREMI, les deux motivations premières des ménages qui entreprennent des travaux sont :

  1. l’amélioration du confort du logement (80 % des répondants),
  2. la diminution des dépenses énergétiques (50 % des sondés).

Afin d’accélérer les chantiers d’entretien et de réaménagement dans le parc résidentiel privé et public, l’Ademe recommande aux pouvoirs publics de s’ouvrir à d’autres partenaires en plus des enseignes de bricolage et des agences immobilières, et notamment de s’associer aux artisans spécialisés dans le dépannage, ainsi qu’aux compagnies d’assurance.

L’enquête révèle par ailleurs que les ménages priorisent l’isolation, aussi bien des fenêtres que de la toiture et des murs. En revanche, la ventilation est souvent négligée, alors que la qualité de l’air intérieur est essentielle au confort et à la santé des occupants.

Pour autant, 83 % des ménages interrogés sont satisfaits des améliorations apportées, estimant avoir gagné en confort thermique, tandis que 61 % disent avoir constaté une baisse immédiate du montant de leur facture d’énergie. Parmi les ménages ayant lancé des travaux visant à progresser d’au moins deux classes DPE, ces pourcentages grimpent à 94 % et 74 % respectivement.

Le principal bémol mentionné par les participants à l’enquête est le manque d’accompagnement et d’information. Selon l’étude TREMI, ce sont les retours d’expérience positifs des proches et le bouche-à-oreille qui les incitent à la rénovation plutôt que les démarchages commerciaux.

Quant à l’Ademe, elle déplore le fait que, dans 75 % des cas, les travaux de rénovation en maisons individuelles n’ont pas entrainé un changement de classe sur le DPE. Pour elle, « il est indispensable d’intégrer plus fortement la performance énergétique et de les effectuer dans le bon ordre », la seule massification des travaux ne permettant pas d’atteindre les objectifs de logements BBC fixés pour 2050.

Les mesures à mettre en œuvre pour accélérer la transition bas carbone des bâtiments

Ce point rejoint les conclusions de l’IDDRI dans son dernier bilan en matière de décarbonation. Parmi les quatre secteurs analysés (agriculture, bâtiments, énergie et transports), le bâtiment accuse le retard le plus marqué par rapport aux objectifs définis.

Pour ce think tank, accélérer les rénovations énergétiques s’impose ainsi comme une urgence vitale. Plusieurs initiatives doivent ainsi être mises en œuvre pour évaluer l’atteinte des objectifs nationaux et définir les orientations des politiques publiques en matière de rénovation énergétique.

  • Création d’un observatoire national dédié au sujet, dans le but de regrouper les informations chiffrées et de les mettre à la disposition des acteurs concernés. Les indicateurs clés à mesurer sont le nombre de rénovations annuelles complétées et le niveau d’efficacité énergétique atteint après travaux.
  • Analyse d’impact des rénovations énergétiques globales et des travaux « individuels » par élément.
  • Révision des dispositifs d’aide afin d’encourager les projets les plus ambitieux, notamment via l’instauration d’un seuil minimal d’efficacité énergétique à respecter.  
  • Élaboration de scénarios alternatifs dans l’éventualité de la non-atteinte des objectifs sur les besoins en énergie dans le bâtiment.
  • Élargissement de l’offre de rénovation à des prix compétitifs.

Sur la base de ces données et grâce à ces mesures, une évolution plus conséquente des rénovations s’approchant le plus possible du niveau BBC devrait être observée.