Dans le cadre de la révision de sa directive « Energy Performance of Buildings Directive » (EPBD), l’Union européenne réclamait l’intégration de l’indicateur « Smart Readiness ». Le SRI fait partie d’un système commun facultatif d’évaluation du potentiel d’intelligence des bâtiments à déployer dans l’ensemble des pays membres.
Un potentiel d’intelligence évalué sur la base de 63 critères
L’indicateur SRI vise à mesurer le potentiel d’intelligence d’un bâtiment tertiaire ou résidentiel. Il répond à un triple objectif :
- Mettre en avant les bénéfices des nouvelles technologies dans les bâtiments, en particulier en matière de performance énergétique.
- Inciter les usagers à investir davantage dans ces solutions intelligentes.
- Soutenir l’adoption plus massive d’innovations technologiques par l’ensemble du secteur.
L’évaluation du potentiel d’intelligence sera articulée autour de trois axes :
- L’économie d’énergie.
- La flexibilité énergétique. Le bâtiment doit être en mesure d’adapter son mode de fonctionnement suivant les besoins des occupants et d’ajuster sa consommation d’énergie afin de maintenir une efficacité énergétique optimale. Enfin, il doit avoir la capacité de réagir activement et passivement aux fluctuations du réseau pour son approvisionnement en énergie, notamment par le biais des transferts de charge.
- Le confort des occupants, notamment la chaleur durant la saison froide et la fraîcheur pendant la période estivale, surtout lors des épisodes de canicule.
Chacun de ses axes comporte en 7 volets :
- bien-être et santé ;
- le confort ;
- l’efficacité énergétique ;
- la flexibilité énergétique ;
- l’information à l’occupant ;
- la maintenance et prédiction de défauts ;
- la pratique.
Enfin, ces différents domaines sont ensuite utilisés pour évaluer 9 types de services. La sélection de ces services, désormais répertoriés dans un catalogue, a été effectuée en 2019 dans le cadre de collaborations européennes impliquant des États membres volontaires pour des évaluations préliminaires, avec l’assistance et le soutien d’entreprises. Leur choix pour le SRI a été motivé par leur représentativité par rapport aux progrès technologiques pouvant permettre une meilleure gestion de la consommation énergétique d’un établissement ou un logement à adapter à sa propre configuration et à son usage. Certains sont toutefois optionnels, en particulier ceux en lien avec l’interopérabilité et de la cybersécurité. Ces services sont :
- le chauffage ;
- l’eau chaude sanitaire ;
- l’éclairage ;
- l’électricité ;
- l’enveloppe dynamique du bâtiment ;
- le refroidissement ;
- la ventilation ;
- la recharge des véhicules électriques ;
- le suivi et le contrôle.
En multipliant 7 domaines par 9 services, l’évaluation du potentiel maximal d’un bâtiment est basée sur 63 critères. La note attribuée à chaque service permet d’obtenir un score global exprimé sous forme de pourcentage. Cet indicateur reflète le degré d’intelligence du bâtiment.
Une initiative impliquant les professionnels de l’audit
Durant cette phase d’expérimentation, les professionnels de l’audit sont invités à participer. L’acte délégué de la Commission européenne mentionne les diagnostiqueurs et auditeurs énergétiques, ainsi que les inspecteurs des systèmes de chauffage et de refroidissement. Pour cela, ces derniers devront simplement s’enregistrer et obtenir une validation auprès du ministère chargé du logement, en fonction de leurs qualifications.
Le SRI est assimilable à une extension du dispositif issu de la directive sur la performance énergétique des bâtiments (DPEB). Pour rappel, celui-ci exige des systèmes de contrôle centralisés pour certains bâtiments, et qui a donné lieu au décret n° 2020-887 du 20 juillet 2020 sur l’automatisation et le contrôle des bâtiments.
Les professionnels ont la possibilité de proposer l’évaluation d’un ou plusieurs bâtiments de type « résidentiel » ou « non résidentiel ». Les experts ont élaboré deux méthodes d’évaluation formalisées par un acte délégué : une destinée au résidentiel (maisons individuelles, logements collectifs), et une pour le non résidentiel (bureaux, établissements scolaires, hôpitaux ou autres centres de santé, etc.).
Dans la mesure où la méthode conçue pour les bâtiments non résidentiels comporte des critères d’évaluation plus complets, cet usage est privilégié pour le test. À l’issue de cette phase, les données collectées seront synthétisées en vue de dresser un bilan et répondre aux exigences imposées par la Commission européenne au ministère français chargé du logement.