Les meilleurs leviers pour améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments

Parmi les objectifs de la France en matière de lutte contre le changement climatique figure la réduction de la consommation d’énergie de 30 % d’ici 2030 par rapport à son niveau de 2012. Elle passe nécessairement par l’augmentation de l’efficacité énergétique des bâtiments. Les trois leviers principaux identifiés par l’Observatoire de l’immobilier durable pour y parvenir concernent l’enveloppe, les équipements, ainsi que les usages.

L’isolation de l’enveloppe, clé de l’efficacité énergétique d’un bâtiment 

Première étape indispensable, l’isolation des bâtiments impose un choix judicieux des matériaux qui garantissent une résistance thermique efficace et une bonne inertie. Plus la résistance thermique d’un matériau est élevée, moins les pertes de chaleur seront importantes. Une bonne inertie thermique, qui désigne la capacité d’un matériau à stocker et évacuer de la chaleur, permet de maintenir une température agréable à l’intérieur du bâtiment, même en cas de fortes variations de la température extérieure. La sélection des matériaux doit également tenir compte de :

  • leurs propriétés ignifuges,
  • leur qualité acoustique,
  • leur capacité hygrométrique,
  • leur empreinte carbone.

Outre l’isolation des murs, des toits et des sols, le remplacement des vitrages par du double ou triple vitrage, qui offrent une meilleure isolation thermique et acoustique, est également indispensable. La vérification de l’étanchéité à l’air des menuiseries est aussi importante.

Enfin, un diagnostic énergétique est crucial pour identifier les déperditions de chaleur et les ponts thermiques au niveau de l’enveloppe. En fonction des résultats du test d’infiltrométrie, des mesures correctives visant à lutter contre la perméabilité à l’air du bâtiment doivent être mises en place.

L’importance de la performance énergétique des équipements

Les constructions doivent être dotées d’équipements moins énergivores, et autant que possible, alimentés par des sources renouvelables pour les principaux usages :

  • Le chauffage, en privilégiant les pompes à chaleur eau/eau, ou à défaut, les pompes air/eau.
  • La ventilation et la climatisation (CVC), en installant des variateurs de vitesse ou des systèmes de ventilation double-flux.
  • La production d’eau chaude sanitaire (ECS) : souvent surdimensionnés, ces systèmes doivent être ajustés aux besoins réels, par exemple en se basant sur les données de facturation.
  • Le transport (ascenseurs, escalators…) ;
  • L’éclairage : les LED représentent une solution efficace, mais maximiser l’apport de lumière naturelle dès la phase de conception du bâtiment est l’idéal pour limiter le recours à l’éclairage. De même, des détecteurs de présence et/ou des minuteurs, en régulant l’utilisation de l’électricité, contribuent à en réduire la consommation.

L’obtention de résultats optimaux repose sur le dimensionnement correct de ces équipements et de la bonne isolation préalable du bâtiment.

L’impact des usages sur la consommation énergétique des bâtiments

La gestion et l’occupation des bâtiments sont également des facteurs importants de la transition énergétique. Grâce à l’automatisation des équipements, il est possible d’ajuster de nombreux postes de consommation :

  • L’éclairage peut être allumé ou éteint selon des horaires prédéfinis.
  • Le chauffage et la climatisation peuvent être activés lorsque les conditions ambiantes le nécessitent, ou selon les heures d’occupation de chaque zone.
  • La ventilation peut être reliée à des sondes de CO2.

Cependant, toutes ces mesures seraient vaines sans un changement durable des habitudes des occupants. De nombreux comportements vertueux participent à rendre un bâtiment moins énergivore :

  • réduire les températures de chauffage et de climatisation ;
  • débrancher les appareils lorsqu’ils ne sont pas utilisés ;
  • éteindre les lumières dans les pièces inoccupées ;
  • diminuer le nombre d’écrans ;
  • couper l’eau chaude dans les toilettes…

Pour sensibiliser les usagers aux enjeux énergétiques et les impliquer dans une démarche d’éco-responsabilité, des ambassadeurs de l’énergie peuvent être désignés, ou des comités de dialogue mis en place.