Après une baisse de 2,7 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) entre 2021 et 2022, la France a réussi à réduire davantage la pollution atmosphérique qu’elle génère. Le dernier baromètre du Citepa montre une décrue de 4,3 % sur les six premiers mois de 2023 par rapport à la même période en 2022. L’industrie, la production d’énergie et le bâtiment ont été les principaux moteurs de cette amélioration.
Une baisse portée par l’industrie, la production d’énergie et le bâtiment
Après le rebond qui a suivi la fin de la pandémie de Covid-19, les émissions de GES de la France (métropole et outremer) se sont maintenues sur une tendance baissière. C’est ce que révèle le rapport du Citepa (Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique), désormais mis à jour tous les trimestres.
Entre les premiers semestres 2021 et 2022, le pays a donc rejeté 4,3 % de gaz à effet de serre en moins. En excluant les impacts positifs des puits de carbone tels que les forêts, trois secteurs ont été les plus gros contributeurs de cet effort. Il s’agit de l’industrie, de la production d’énergie et du bâtiment, qui affichent des diminutions respectives de 10 %, 8 % et 7 %.
Parmi les polluants atmosphériques, les émissions de dioxydes d’azote (NOx) ont connu une décrue notable de 3 %, liées à celles observées dans l’industrie et l’énergie (à égalité avec -6 %), ainsi que le bâtiment (-3,5 %). Ces données encore provisoires devraient être confirmées ou affinées lors du prochain baromètre établi par l’association indépendante.
Des améliorations attribuées à différents facteurs pour chaque secteur
Dans le détail, les performances du bâtiment sont attribuées à une moindre utilisation du chauffage en fin 2022-début 2023. Face à l’envolée des prix de l’énergie et par crainte de coupures d’électricité, les particuliers et professionnels avaient modifié leurs comportements afin de restreindre leur consommation durant l’hiver. Grâce aux efforts en faveur de la sobriété énergétique, le recours limité au chauffage au gaz naturel dans les habitations a permis une baisse des GES de 8 % sur un an au premier semestre 2023.
Le rôle du secteur de la production d’énergie a été déterminant, en partie en raison d’une disponibilité accrue des moyens de production électrique décarbonée, à l’instar des centrales nucléaires et hydroélectriques.
Selon le baromètre, « la production d’électricité nucléaire, sous l’effet de la remise en service progressive de certaines centrales, a grimpé de 2,6 % sur la première moitié de 2023, en comparaison avec la même période l’année précédente ». En parallèle, celle des centrales thermiques s’est repliée de 17 %. Il en a résulté une chute de 15 % des émissions de GES.
De son côté, dans un contexte de crise énergétique, l’industrie a davantage contribué à la préservation de l’atmosphère. Les activités métallurgiques de métaux ferreux, notamment, ont émis 22 % de GES en moins entre le 1er janvier et le 30 juin 2023 sur 12 mois glissants.
Enfin, dans le transport, les résultats pour le premier semestre 2023 sont contrastés : le segment du routier est devenu plus vertueux avec -1,5 %. À l’inverse, la pollution engendrée par l’aérien a bondi de +25 % et +34 % respectivement pour les vols domestiques et les vols internationaux.