Une étude menée sur plus d’un an par un groupe de 90 acteurs de l’immobilier a mis en évidence les bénéfices environnementaux de la rénovation. En s’appuyant sur des cas concrets, il apparaît que réhabiliter et mettre un bâtiment aux normes plutôt que de le détruire pour le reconstruire permet de baisser de 30 % son impact carbone. Même si les édifices modernes deviennent de plus en plus performants sur le plan énergétique, la rénovation reste avantageuse, car elle permet de conserver les matériaux existants, réduisant ainsi de moitié les besoins en ressources naturelles.
Vers une diminution potentielle de 30 % de l’empreinte carbone grâce à la rénovation
Afin de mieux comprendre l’impact environnemental des différentes stratégies de rénovation, des experts du secteur ont analysé plusieurs projets réels impliquant des habitations, des immeubles tertiaires, ainsi que des résidences seniors. Leur objectif : identifier la meilleure approche pour minimiser l’empreinte carbone du bâtiment tout en faisant baisser les coûts.
Pour cela, ils ont élaboré trois scénarios :
- une rénovation énergétique classique ;
- une rénovation bas carbone optimisée ;
- une démolition-reconstruction.
Leurs simulations montrent qu’une rénovation permet potentiellement de réduire de 30 % les émissions polluantes par rapport à une nouvelle construction. Trois conditions doivent cependant être remplies, et toutes concernent la sobriété énergétique :
- limiter drastiquement la consommation d’électricité ou de gaz du bâtiment en améliorant son isolation et en adoptant des comportements plus économes ;
- remplacer les énergies fossiles par des sources renouvelables plus propres ;
- conserver et réutiliser les matériaux existants afin de diminuer considérablement les conséquences négatives de l’opération sur la planète.
Si ces conditions ne sont pas remplies, l’impact écologique peut égaler, voire dépasser celui d’une démolition-reconstruction.
C’est pourquoi il est essentiel d’évaluer individuellement la dimension environnementale de chaque projet de construction ou de rénovation. Pour encourager les solutions les plus vertueuses, le même groupe de professionnels recommande que toute demande de permis pour une démolition-reconstruction soit précédée d’une analyse du cycle de vie comparative (ACV). Cet exercice aide à prendre une décision éclairée, en garantissant des choix architecturaux et techniques adaptés à une démarche de construction durable.
La rénovation des bâtiments patrimoniaux, un casse-tête environnemental
En revanche, dans le cas d’un bâtiment classé ou inscrit aux monuments historiques, la rénovation est souvent plus polluante qu’une démolition-reconstruction. Certaines caractéristiques architecturales, notamment, sont peu adaptées aux exigences énergétiques actuelles : l’isolation, la hauteur sous plafond, etc.
Les contraintes liées à la préservation du patrimoine peuvent de ce fait entraîner une augmentation des coûts et du bilan carbone. La faisabilité d’une rénovation respectueuse de l’environnement doit par conséquent être évaluée au cas par cas afin de définir une stratégie adaptée.
La qualité des matériaux existants est aussi déterminante, car elle influe directement sur la quantité à remplacer. S’ils sont en bon état et réutilisables, les besoins en matériaux neufs et l’empreinte carbone du projet peuvent être divisés par deux. À l’inverse, si la plupart sont dégradés, la rénovation peut nécessiter autant, voire plus de matériaux que la construction intégrale d’un nouvel édifice.