Réduire l’impact environnemental des bâtiments est l’un des principaux leviers de la sobriété énergétique. L’amélioration de leur efficacité énergétique passe notamment par leur étanchéité à l’air. Aussi, le 21 juin dernier, les membres de la communauté « Perméa » se sont retrouvés à Bron (département du Rhône) pour faire le point sur les avancées réglementaires et les méthodes de calcul applicables dans ce domaine.
L’enjeu de l’étanchéité des bâtiments à l’air
Le secteur du bâtiment est responsable de 23 % des émissions de CO2 de la France, ainsi que d’une forte consommation d’énergie. Par conséquent, la transition énergétique passe par l’amélioration de leur performance sur cet aspect, et ce, qu’ils soient résidentiels, tertiaires ou commerciaux.
L’étanchéité à l’air est l’un des principaux indicateurs d’efficacité utilisés. En effet, lorsqu’une construction ne présente pas de défauts permettant à l’air de passer (fissures, joints ou isolants défectueux, etc.), les pertes de chaleur et d’énergie sont minimes.
La question de la perméabilité à l’air de l’enveloppe d’un bâtiment figure ainsi dans la réglementation thermique d’un nombre croissant de pays à travers le monde, et notamment en Europe. Les régulateurs mettent de plus en plus l’accent sur les mesures sur site, ainsi que sur un consensus international visant à les rendre plus fiables.
Une rencontre consacrée à la perméabilité à l’air des bâtiments
C’est justement sur le thème de la réglementation et des mesures que la communauté de la perméabilité à l’air (Perméa) des bâtiments s’est réunie le 21 juin dernier. La rencontre, qui s’est tenue à Bron, dans les locaux du Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, la mobilité et l’aménagement), était organisée par l’équipe de recherche BPE (Bâtiments Performants dans leur Environnement). Ont répondu présents les différents acteurs du domaine, les bureaux d’études, les chercheurs, les professionnels de la mesure, ainsi que les collectivités et autres organismes nationaux.
L’événement a été l’occasion de présenter les avancées majeures réalisées à travers le monde concernant l’étanchéité à l’air de l’enveloppe des bâtiments. La norme ISO 9972 a été au centre des discussions. Pour rappel, elle fixe la méthodologie de mesure et les différentes techniques de calcul de la perméabilité à l’air des bâtiments, la plus répandue étant celle de la pressurisation par ventilateur (Blower-Door).
Les actions du Cerema pour relever le défi de la perméabilité à l’air
Cependant, plusieurs études concluent à la nécessité de réviser la norme ISO 9972 afin que les méthodes existantes soient exploitables dans toutes les situations, y compris les cas extrêmes. Le Cerema dirige ainsi un projet international visant à améliorer cette norme. Cette initiative consiste à analyser les travaux menés par de très nombreuses équipes de recherche du monde entier.
Dans l’Hexagone, des chercheurs du Cerema ont réalisé une thèse concernant l’impact du vent sur les mesures. En outre, le Centre gère une base de données nationale qui répertorie les mesures effectuées sur l’ensemble du territoire depuis plus de 10 ans. À chaque rencontre avec les acteurs du milieu de la perméabilité à l’air des bâtiments, l’équipe BPE du Cerema communique les conclusions des analyses de cette base de données.
La perméabilité à l’air, un facteur clé de la QAI
Au-delà de la dimension énergétique, l’étanchéité d’un bâtiment contribue à la qualité de l’air intérieur, en réduisant les infiltrations d’éléments polluants venant de l’extérieur (produits chimiques, gaz d’échappement, particules fines, etc.). De plus, en créant des problèmes de condensation, l’air favorise la prolifération de moisissures et de champignons. Tous ces facteurs peuvent nuire à la santé des usagers de ces bâtiments.
Outre des travaux d’étanchéité, l’installation de systèmes de chauffage, de ventilation ou de climatisation performants et régulièrement entretenus est indispensable pour assurer la QAI.